La Lettre

Lundi 2 avril 1915

Ma chère Jeanne,
J'ai reçu ta lettre que Germaine avait perdue où tu me racontais la fin tragique de notre pauvre mère. Je n'ai pas besoin de te dire la secousse morale que j'ai eu en recevant cette mauvaise nouvelle. Je suis bien éprouvé, j'avais toujours l'espoir de la revoir. Ah que penser maintenant si de nouveau je reprends espoir de te revoir. Avec cette horrible guerre, où tous les jours de pauvres soldats sont tués. Comme le mouton, on attend son tour. Maintenant notre famille est bien éprouvée par la perte de notre mère et de notre cher Guy, victime des capitalistes. Et moi qui en ce moment suis bien malade, et par mes idées, on me force à marcher et aller dans les tranchées. Voilà, la récompense que le gouvernement nous donne, nous qui avons répondu présent à la mobilisation. Et voir la rancune du militarisme s'acharner contre nous. [...]